Accompagnez Abbie dans les ruelles de Crime Alley pour ce second épisode des Chroniques Ordinaires de Gotham, une série en 13 épisodes qui vous invite à partager le quotidien d’une poignée de citoyens de cette ville mythique.
Le récit original qui suit est une fanfiction de Pascal Vanpée, publié et partagé totalement gratuitement.
Batman and all related characters and elements © & TM DC Comics et URBAN COMICS pour la version française.
Attention : certains récits peuvent contenir des scènes de violence modérée ou des éléments qui pourraient choquer de jeunes lecteurs. Il est recommandé de les lire à partir de 16 ans.
Abbie réfréna un fou rire en se remémorant le bon mot de Jerry lorsqu’il assomma Kite Man à l’aide d’un presse-papier. Il n’avait jamais été aussi séduisant qu’à ce moment, dressé, fier, au-dessus du corps du vilain affalé dans une posture ridicule, la face contre terre et les fesses en l’air.
Abbie pouffa une nouvelle fois.
Elle s’était sentie attirée par cet homme simple depuis son premier jour au bureau de courtage. Malheureusement, Jerry, de nature discrète et ombrageuse, ne semblait pas la remarquer. Les rares fois où il lui avait adressé la parole pour autre chose que le travail, c’était pour se plaindre des injustices que Gotham lui faisait subir, à lui et à sa famille.
Mais ce soir, il avait cette lumière dans les yeux quand leurs regards s’étaient croisés alors qu’ils ramassaient les débris de vitre qui jonchaient le sol. Sous le charme, elle était restée pour l’aider à clore le dossier de monsieur Henry et attendre le verrier. Leurs mains s’étaient même frôlées à plusieurs reprises.
S’empourprant, Abbie lâcha un petit rire gêné.
– Alors, on s’est perdu dans Crime Alley, ma jolie ? fit une voix rauque dans les ténèbres sur sa gauche.
Crime Alley ? À cette heure ? La sotte ! Charmée par sa soirée, elle avait perdu la notion du temps et laissé ses pas la guider sur le chemin le plus court. Ses poils se hérissèrent et une sueur froide la parcourut.
Abbie ne rigolait plus.
L’homme sortit de l’obscurité. Une doudoune sans manches, d’un orange passé, recouvrait un empilement de vêtements sales. La lumière blafarde de la lune se refléta dans un éclat argenté sur la lame du cran d’arrêt qu’il brandissait dans sa main droite. Une étincelle mauvaise brillait dans ses yeux alors qu’un sourire malsain agitait sa barbe épaisse. L’homme anticipait la suite des événements avec sa frêle victime.
Soudain, Abbie se tendit, le regard porté au loin, d’un air de défis. L’homme tourna la tête et scruta le ciel, inquiet. Sur les nuages, un rond de lumière laissait apparaître la silhouette d’une chauve-souris. Le chevalier noir était de sortie. Et puis, le malfrat vit ce que sa victime regardait. Une ombre d’un noir intense, à la cape imposante, se découpait dans la nuit, semblant voler de toit en toit. La peur s’empara de lui et il fit un pas en arrière pour se fondre dans le décor.
Les yeux d’Abbie pétillaient d’espoir. La femme anticipait son sauvetage par un justicier musclé.
La silhouette poursuivit sa course effrénée et dépassa Crime Alley.
Les épaules d’Abbie s’affaissèrent alors que son agresseur reporta son attention sur elle.
– Les vilains sont de sorties, ma jolie ! Il n’a pas de temps à te consacrer… par contre, moi !
D’un revers du bras, l’homme la frappa au visage. Sonnée, Abbie chancela, des points blancs dansant devant ses yeux.
Soudain, les lumières de phares remplirent la rue, ainsi que les éclats bleus et rouges d’un gyrophare. Un coup de sirène figea la scène avant qu’un policier ne surgisse du véhicule.
– Police de Gotham, pas un geste, hurla l’agent !
Sans demander son reste, l’homme prit la fuite en lâchant un juron.
Quelques instants plus tard, le policier aidait Abbie à se redresser.
– Ça va aller, mademoiselle ?
– C’est horrible, monsieur l’agent, il m’a frappé au visage et s’apprêtait à… je n’ose imaginer quoi d’autre.
– Vous vous en sortez bien, mademoiselle, répondit l’agent, c’est ici que les parents de Bruce Wayne furent assassinés. Vous voyez, cela aurait pu être pire ! Je dois y aller. N’hésitez pas à passer demain matin au commissariat central pour porter plainte.
Le policier repartit, laissant Abbie, les joues brûlantes sous les larmes, seule, tremblante et désespérée.
– Allô Central, Patrouille 273, intervention terminée. À vous.
La radio du véhicule grésilla.
– Bien reçu, patrouille 273. Batman nous signale encore trois agressions en cours dans votre secteur. Je vous envoie les coordonnées de la suivante.
Les vilains sont de sortie, se dit l’agent Jimenez en enfonçant l’accélérateur.
Ne manquez jamais une aventure !
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