Nous retrouvons l’agent Jimenez au Gotham General Hospital. Il se réveille de la blessure acquise face aux caïds de Double-Face dans la Chronique de Gotham 3 : un rêve de gosse.
Le récit original qui suit est une fanfiction de Pascal Vanpée, publié et partagé totalement gratuitement.
Batman and all related characters and elements © & TM DC Comics et URBAN COMICS pour la version française.
Attention : certains récits peuvent contenir des scènes de violence modérée ou des éléments qui pourraient choquer de jeunes lecteurs. Il est recommandé de les lire à partir de 16 ans.
Jimenez reprit connaissance avec un goût amer dans la bouche. Il y avait des dizaines d’explications à cela : le sang, les médicaments, ne rien avoir bu ni mangé depuis des heures, le tuyau qui enflammait sa gorge… mais le plus probable était l’amertume qu’il ressentait à s’être fait tirer dessus. Sa carrière de flic ne ressemblait pas du tout à son rêve de gosse. Il referma les yeux en se remémorant ce moment béni où il avait décidé de devenir policier.
C’était à Métropolis, peu de temps avant que son père ne soit muté à Gotham. En ce temps, ce dernier était affecté à l’entretien de la Metropolis Mercantile Bank, un bâtiment majestueux tout en colonnes et en marbres. Ce jour-là, sa maman voulut faire une surprise en allant chercher son papa au travail. Sur les lieux, ils découvrirent qu’un braquage était en cours. Le petit Jimenez connut la plus grande frayeur de sa vie. Des voitures de police encadraient l’entrée de l’établissement, projetant leurs myriades de lumières bleues et rouges sur la façade. Les brigands sortirent sous le feu nourri des forces de l’ordre, les forçant à se barricader. C’est à ce moment qu’il arriva à une vitesse fulgurante, sa cape claquant au vent, alors qu’il s’interposait entre les protagonistes. Superman. Les gangsters neutralisés, les policiers évacuèrent la banque. C’est à ce moment que son papa sortit, tremblant de peur, aidé par un agent en civil présent sur les lieux au moment de l’attaque et qui l’avait protégé des malfrats. Alors que sa maman remerciait le bienfaiteur de son mari et que Jimenez serrait son père dans ses bras, la silhouette massive de l’Homme d’Acier vint se poser à leurs côtés. Il félicita l’agent, trouva quelques mots d’encouragement pour ses parents et ébouriffa la tête du bambin avant de se détourner, comme à l’écoute d’un bruit lointain et de disparaître dans un bang supersonique. À partir de ce moment, tout dans la vie de Jimenez ne tendit plus que vers un seul but : intégrer la police, même si cela devait être celle de Gotham.
Mais Gotham était un corps malade contaminant tout ce qu’il touchait. Les idéaux se tenaient loin de ses artères où s’écoulait un sang noir de corruption, de violence et de désespoir.
À propos de corps, celui de Jimenez le faisait fortement déguster. Lentement, le visage en sueur, il se tourna pour scruter les appareils auxquels il était raccordé, cherchant à comprendre pourquoi sa douleur était aussi présente. Il en trouva rapidement la cause. Le piston d’une pompe à morphine était arrivé en butée en dessous d’une lumière rouge clignotant frénétiquement. Jimenez glissa sa main vers la petite télécommande accrochée au rebord du lit et appuya sur le gros bouton d’appel d’urgence. Crispé par la douleur, il anticipa l’arrivée d’une infirmière, s’agitant comme une tornade autour de lui, prodiguant des mots de réconfort d’une voix atone. Pourtant au bout de longues minutes, rien ne se produisit de tout cela. Il appuya une nouvelle fois sur le bouton, plus fort cette fois-ci. Toujours aucun mouvement. Les sens en éveil, il réalisa que le couloir était étrangement silencieux ; absents les bruits de pas précipités, absents les éclats de voix, absents le bruit des lits que l’on déplace… seul, au loin, un râle cassait la monotonie du bourdonnement électrique des appareils médicaux. Une sueur froide parcourut son corps. Son instinct lui hurlait que quelque chose n’allait pas.
Au prix d’un effort surhumain, il se déconnecta des tresses de câbles et de tubes, ne gardant qu’un ultime perroquet à baxters pour l’aider à avancer. Pas après pas, il arriva dans le couloir totalement vide. Une voix désespérée, au loin, appelait une infirmière.
Les oreilles de Jimenez bourdonnaient et ses lèvres fourmillaient, alors qu’il poursuivait son investigation, couloir après couloir. À cause de l’effort, des fleurs pourpres ouvraient leurs corolles sur l’avant de sa blouse blanche.
Soudainement, au travers d’une double porte vitrée, il comprit la cause de toute cette situation étrange. Le personnel de l’hôpital était réuni dans le grand hall d’entrée, à genoux, les mains sur la tête.
Des hommes, affublés de salopettes et de maquillage de clowns, déambulaient armes au poing. Là, parmi les butors, il le reconnut, l’homme qui lui avait tiré dessus.
Le flic de Gotham s’adossa au mur pour ne pas être vu. Il ne comprenait pas ce que ce type faisait là ! Il n’avait ni la même tenue ni le même air, mais il n’y avait aucun doute, c’était bien lui.
Le contact avec le carrelage froid contre sa colonne lui fit réaliser que sa blouse fermait dans le dos et qu’il ne portait rien en dessous. Il allait crever ici, le cul nu, de surcroît. En toute autre circonstance, il en aurait souri, mais en ce moment, c’était au-dessus de ses forces.
Réunissant son courage et ne voulant pas laisser sa sortie à la providence, il saisit le perroquet à deux mains et fit irruption dans le hall en poussant un cri de guerre… Qui se perdit dans sa gorge au moment où ses jambes se dérobèrent et qu’un voile noir s’abattit devant ses yeux.
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