Un gang du clowns a investi un hôpital de Gotham dans l’épisode 7. Mais dehors quelqu’un guette ces évènements. Mais est-ce un héros ou un vilain ? Parfois, une simple rencontre peut tout faire basculer !
Le récit original qui suit est une fanfiction de Pascal Vanpée, publié et partagé totalement gratuitement.
Batman and all related characters and elements © & TM DC Comics et URBAN COMICS pour la version française.
Attention : certains récits peuvent contenir des scènes de violence modérée ou des éléments qui pourraient choquer de jeunes lecteurs. Il est recommandé de les lire à partir de 16 ans.
Depuis la veille, Karl pistait son jumeau. Il l’avait d’abord cru mort lors de l’ouverture de l’enveloppe du Joker. Cela n’aurait pas été surprenant de la part du clown de Gotham. Il assista à d’interminables suffocations, impuissant, derrière des poubelles. Il maudit Jurgen durant ces longues minutes. Tous deux étaient loin d’être dotés par la nature sur la question de l’intelligence, par contre, de la force, ça, ils en avaient. C’était de naissance, à moins que cela ne vienne des coups que leur père assénait quand ils étaient enfants. Déjà à l’époque, ‘Jurg avait pris les décisions. C’était son devoir, disait-il, parce qu’il était l’aîné de quelques minutes. Il expliqua longuement à Karl qu’à deux, ils étaient plus forts que leur daron, qu’ils devaient mettre fin à toute cette violence, se protéger et protéger leur maman.
Cela ne s’était pas du tout passé comme prévu.
Oui, ils s’étaient interposés alors que le paternel usait de sa ceinture, pour une question de repas pas assez quelque chose ou trop autre chose… ce n’était jamais très clair. Oui, à deux, ils étaient plus forts. Non, cela n’avait pas mis fin à la violence. Lorsque leur père fut emporté par les ambulanciers pour une commotion grave, les services de l’enfance décidèrent de leur destin : un foyer pour jeunes délinquants. Là, rien ne s’arrêta, au contraire, tout commença.
Maintenant, son frère gisait au sol, gloussant d’un rire dément, jusqu’à l’inéluctable silence.
Celui-ci n’arriva jamais. Le jumeau se releva en ricanant, épousseta sa veste et s’enfonça dans les ténèbres qui commençaient à s’emparer des rues maudites de Gotham.
Malgré la trahison, malgré le danger qu’il leur faisait courir, Karl ne parvint pas à se résigner à abandonner son frère et se mit à le suivre. Il se débarrassa de son veston bicolore, souillé de sang et trop voyant. D’un geste souple et puissant, il attrapa une échelle d’évacuation d’un immeuble et effectua un rétablissement sur la plateforme métallique où un quidam aérait un beau manteau en laine noir. D’un geste leste, il l’attrapa, l’enfila et passa par-dessus la balustrade pour se réceptionner quelques mètres plus bas. Il fouilla méthodiquement les poches, en sortit un portefeuille qu’il vida des billets verts qu’il contenait avant de le jeter d’un geste désinvolte. Il reporta son attention dans la ruelle. Déjà, les ricanements de son frère s’estompaient au loin. Jurgen avait d’abord rejoint une planque où l’attendaient d’autres clowns du gang du Joker. D’une verrière brisée, Karl vit son frère être vêtu, grimé et briefé. Il était ridicule. S’ensuivit une longue attente, ponctuée de blagues débiles, de bagarres gratuites, de cris et de rires déments. Au matin, une radio grésilla et la voix du Joker donna d’ultimes instructions que le gorille ne put entendre de sa position. Le gang se mit enfin en branle, prit des armes de guerre et s’entassa dans des fourgons. Karl se précipita à la suite des véhicules, mais finit par en perdre la trace. C’est en errant à partir du dernier endroit où un clochard lui avait dit les avoir vus, au prix d’un dollar récupéré dans le manteau, qu’il avait retrouvé les fourgonnettes, abandonnées, devant l’entrée principale du Gotham General Hospital.
Il en était là, à tenter d’épier l’intérieur du bâtiment pour comprendre ce qui se passait. Il vit alors son frère molester une infirmière à coups de crosse et jura dans sa barbe. C’était encore plus débile qu’il ne le pensait. Il n’y avait pas de doute, les deux frères n’étaient pas des enfants de chœur. Depuis le foyer, ils s’étaient créé une certaine réputation et ce n’était pas celle de faire dans la dentelle ni d’avoir des scrupules. Mais attaquer un hôpital, c’était totalement con ! Tôt ou tard, leurs activités menaient irrémédiablement au même endroit : une salle de soin ou un bloc opératoire. De la bonne disposition du personnel soignant allait dépendre la survie et la guérison. C’était du simple pragmatisme : on n’attaque pas les hôpitaux… les animaux non plus, mais c’était pour d’autres raisons. Karl secoua la tête pour chasser ses idées et se concentrer.
Une certitude s’imposa à lui : il devait arrêter son frère, avec ou sans son consentement. Il s’apprêtait à s’élancer quand une voix fluette le cloua au sol.
– Je serais vous, je ne ferais pas ça !
Le caïd se tourna et fit face au gamin qui leur avait filé une raclée la veille. Il portait toujours sa tenue pourrie de Robin, faite d’un vieil équipement de football à peine repeint.
– Qu’est-ce que tu fous là ? T’as pas de maison, gamin ? C’est dangereux, ici !
– Mon père, il en a rien à foutre de moi, alors ça ne sert à rien que je rentre. Mais je peux être utile ! Je peux être un Robin et quand je serai grand, je serai policier !
– Euh, OK ! Calme-toi, tu vas nous faire repérer. Pourquoi tu me dis que tu ne ferais pas ça à ma place, alors que t’es là ?
– Ce n’est pas du fait d’y aller que je parlais. C’est le fait d’y aller comme ça !
– Comme ça ?
– Ben ouais, comme ça ! Juste avec un manteau, la tête découverte. Tous les justiciers, ils cachent leur identité en portant un masque. Et puis, ils ont une cape ou un truc stylé, quoi ! C’est pour impressionner les vilains.
– Tu crois ?
– Ouais, c’est essentiel. Vous n’avez jamais lu un article sur Batman.
– Non, tu sais, moi, la lecture…mais je l’ai rencontré une fois ou deux… on n’est pas vraiment potes ! répondit le gangster, se souvenant du sentiment de peur qu’il gardait de ses rencontres avec le Chevalier Noir.
Le gamin attrapa un champ opératoire bleu échappé d’une ambulance restée ouverte sur le parking des urgences. Il y fit deux trous rapides, et sans laisser le temps à Karl de réagir, il le lui plaqua sur le visage et le noua dans la nuque.
– Là, c’est mieux. Bon, pour la cape, si tu déboutonnes ton manteau, ça peut le faire. On ne s’est pas déjà vu ?
– J’pense pas ! À trois, on y va !
– Trois !
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